Préservation de l'environnement et projets de conservation de la biodiversité autour de l’archipel de Mergui
Considéré comme le secret le mieux gardé de l’Asie du Sud-Est, l’archipel de Mergui est un environnement d’une grande richesse et diversité biologique qui regorge d’espèces rares, uniques et menacées de faune et de flore. Grâce à son habitat marin, sa mangrove et ses forêts de plaine encore préservés et considérés comme les plus sains du Golfe du Bengale, l’archipel est récemment parvenu au statut de liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO. Malheureusement, comme la plupart des régions isolées de la planète, les eaux de la Birmanie ont souffert du développement de la pêche et ses forêts ont fait l’objet de braconnage et d’exploitation.
|
Protection de l’environnement et mise en place de projets de conservation de la biodiversité : une nécessité pour l’archipel de Mergui
Si l’archipel de Mergui n’a reçu que très peu de visiteurs avant 2010, les passionnés de la nature en sont tous revenus enchantés et la nouvelle s’est répandue rapidement. Cette destination auparavant inconnue s’est alors rapidement transformée en destination convoitée. En apprenant la richesse en récifs coralliens et en forêts de cette partie du monde, des organismes environnementaux se sont penchés sur l’archipel et des projets de conservation marine ont fini par voir le jour afin de protéger ce petit coin de paradis...
Durant les 10 dernières années, de nombreux organismes axés sur la protection de l'environnement comme Ocean Quest Global, Myanmar Ocean Project, Oikos et Project Manaia ont mis en place des projets sociaux de conservation du milieu marin dans l’archipel.
Durant les 10 dernières années, de nombreux organismes axés sur la protection de l'environnement comme Ocean Quest Global, Myanmar Ocean Project, Oikos et Project Manaia ont mis en place des projets sociaux de conservation du milieu marin dans l’archipel.
Créé en 1996, le parc national marin de l’île de Lampi est le seul parc national marin de toute la Birmanie. Il protège la biodiversité riche de plus 1000 espèces animales, végétales et la vie marine. Le parc abrite de nombreuses espèces mondialement protégées comme le calao à gorge claire, l’aigle de Wallace, la caouanne, le pangolin de Sina et les tortues marines vertes.
|
Les projets de préservation de l’environnement dans l’archipel ont démarré par la création du parc national de Lampi, le premier parc national marin en Birmanie.
Le parc regroupe une série d’îles du centre de l’archipel de Mergui. L’île de Lampi est la plus grande (48 mètres de long) et abrite le siège du parc national. En 2007, l’ONG Istituto Oikos Onlus est venue proposer son soutien pour mettre en place des programmes de conservation et d’amélioration de la survie des espèces au sein du parc national marin de Lampi. Elle collabore sur cette initiative avec le ministère de l’Environnement et des Forêts de la Birmanie, l’organisation BANCA et d’autres organisations et universités birmanes. Ce programme fut fondé par l’agence italienne de coopération au développement, l’Union Européenne, la fondation Stiftung Drittes Millennium ainsi que des donateurs privés.
Leur objectif principal était de construire un centre pour les visiteurs, d’écrire une stratégie pour la gestion et la conservation de la biodiversité, le traitement des déchets et les ressources en eau tout en encourageant le tourisme communautaire et le développement durable du parc. Bien qu’il s’agisse d’un parc national marin, pour le moment, seul les terres sont protégées et il n’y a pas de patrouille surveillant la mer.
Construit et inauguré en 2016, le centre pour les visiteurs aide à promouvoir la connaissance et la conscience des principales ressources naturelles du parc. Il vise à la fois les populations locales ainsi que les touristes. L’Istituto Oikos a également aidé à construire certaines de ses infrastructures comme la maison des gardes forestiers, les bureaux du parc ou encore la maison d’hôtes qui accueille les membres du projet et les chercheurs.
Leur objectif principal était de construire un centre pour les visiteurs, d’écrire une stratégie pour la gestion et la conservation de la biodiversité, le traitement des déchets et les ressources en eau tout en encourageant le tourisme communautaire et le développement durable du parc. Bien qu’il s’agisse d’un parc national marin, pour le moment, seul les terres sont protégées et il n’y a pas de patrouille surveillant la mer.
Construit et inauguré en 2016, le centre pour les visiteurs aide à promouvoir la connaissance et la conscience des principales ressources naturelles du parc. Il vise à la fois les populations locales ainsi que les touristes. L’Istituto Oikos a également aidé à construire certaines de ses infrastructures comme la maison des gardes forestiers, les bureaux du parc ou encore la maison d’hôtes qui accueille les membres du projet et les chercheurs.
Entre 2013 et 2017, Flora and Fauna International a réalisé une étude complète de l’archipel de Mergui et a recensé 288 espèces de corail, 495 espèces de poisson et 258 invertébrés vivants sur les récifs. L’organisme a rédigé un rapport présentant ses résultats et élaboré un plan d’ensemble des perspectives de la préservation de la faune et la flore de l’archipel.
La publication du rapport et la couverture et la pression médiatique qui s’en sont suivies ont eu un énorme impact sur les efforts du gouvernement concernant la préservation de l’environnement. La pêche à la dynamite, que le FFI avait identifié comme l’un des problèmes majeurs, a d’ores et déjà complètement disparu. |
L’organisation Project Manaia a également apporté son aide en 2013 et en 2017 sur le Projet de biodiversité de l’archipel de Mergui (MABR en anglais). Elle a répertorié dans son étude plus de 400 espèces terrestres et marines, dont dix apparaissent dans la liste des “espèces menacées”. L’une de leurs découvertes les plus intéressantes est celle d’une espèce de corail proche de l’extinction partout ailleurs, mais qui continue à être très présente dans cette région du monde. En 2017, leur étude s’est étendue à l’île de Boulder dans la partie ouest de l’archipel de Myeik (archipel de Mergui), où une pépinière de corail a été créée. Cette année-là fut également marquée par l’ouverture d’un complexe hôtelier écologique et à faible impact sur la planète : le Boulder Bay Resort.
2 nouvelles pépinières de corail : 2 projets de préservation des espèces marines différents
C’est Ocean Quest Global qui a été la suivante, en 2019. Fondée en 2010 en Malaisie par Anuar Abdullah, cette ONG se concentre sur la protection et la réhabilitation des récifs coralliens au profit des communautés locales. Après des années de recherche, ce biologiste marin malais a trouvé un moyen de réhabiliter les récifs coralliens de manière entièrement naturelle et non invasive. Il a inventé un ciment naturel afin de coller les parties de corail cassées aux rochers sans aucun produit plastique ou artificiel et en n’utilisant que des matières organiques.
|
Vous avez peut-être également entendu parler du projet le plus ambitieux d'OQG en 2019 : la réhabilitation de la baie de Maya sur l'île de Ko Phi Phi, en Thaïlande. Rendue célèbre par le film : "The Beach" avec la vedette Leonardo di Caprio, cette enclave accueillait tous les jours des centaines de touristes amenés par des bateaux insoucieux de l’environnement qui détruisaient le corail avec leur ancrage quotidien. Suite à la disparition des coraux, les poissons ont commencé à disparaître eux aussi, et "The Beach" n'était plus rien d'autre que du sable... En collaboration avec le Centre national pour l'exploitation des parcs marins nationaux et le Département des parcs nationaux, de la faune et de la flore, Ocean Quest Global a créé un énorme récif artificiel qui s’avère être une énorme réussite pour le moment. Avec de petits coraux pour nourrir et cacher les poissons, les requins sont revenus rapidement et les bébés requins ont commencé à réapparaître pour le plus grand plaisir des plongeurs habitués.
Après un certain nombre de projets réussis dans diverses régions de l’Asie, l’organisme a récemment construit une pépinière de corail a Kyan Pila, dans le Sud de l'archipel de Myeik. Il a également mis en place un programme de formation pour partager leurs connaissances quant à la propagation du corail. Durant leur séjour à Kyun Pila, les membres de l’organisation n’ont également pas pu s’empêcher de tomber sous le charme des forêts vierges et ont élargi et diversifié leur opération afin d’explorer et de répertorier également les animaux de la jungle.
Après un certain nombre de projets réussis dans diverses régions de l’Asie, l’organisme a récemment construit une pépinière de corail a Kyan Pila, dans le Sud de l'archipel de Myeik. Il a également mis en place un programme de formation pour partager leurs connaissances quant à la propagation du corail. Durant leur séjour à Kyun Pila, les membres de l’organisation n’ont également pas pu s’empêcher de tomber sous le charme des forêts vierges et ont élargi et diversifié leur opération afin d’explorer et de répertorier également les animaux de la jungle.
Née et élevée en Birmanie, Thanda Ko Gyi a étudié en Australie, où elle a développé sa passion pour la plongée et a étudié la protection des océans. Elle a effectué un séjour de plongée dans l’archipel de Mergui en 2017 et ce voyage a changé le cours de sa vie. Durant l’une de ses plongées, elle s’est retrouvée face à un énorme filet de pêche abandonné qui s’était emmêlé et avait coûté la vie à une douzaine de requins. Environ un an après, elle s’est à nouveau rendue sur ce site de plongée. Il était complètement désert : plus aucun requin, ni poisson. C’est alors qu’elle a décidé de prendre les choses en main. Après avoir assisté aux dommages que pouvait causer un seul filet de pêche, elle a eu envie d’agir contre la pollution de l’environnement.
|
Fin 2018, elle a fondé la première organisation à but non-lucratif de Birmanie axée sur la préservation des océans : Myanmar Ocean Project. Elle s’est donné pour objectif de restaurer et de protéger la santé des océans de Birmanie. Sa stratégie consistait d'abord à repérer et retirer des océans autant de filets et d'engins de pêche fantômes que possible. Cependant, Thanda Ko Gyi a réalisé qu'elle ne pouvait pas le faire seule et que l'éducation et la collaboration locale étaient essentielles. Grâce à son héritage birman, elle s'est engagée auprès des communautés locales de pêcheurs, pensant que si elle pouvait les convaincre qu'il n'était pas dans leur intérêt de rejeter leurs engins cassés à la mer, le combat serait gagné. Après tout, les engins de pêche rejetés à la mer tuent des poissons qu'ils ne pourront jamais manger ni vendre. Avec l’aide des habitants, elle a trouvé des solutions locales durables à ce problème de déchets et est passée au village suivant.
En 2019, elle a obtenu le soutien financier de la National Geographic Society, de la Global Ghost Gear Initiative et de l’Ocean Conservancy. Grâce à cette subvention, le Myanmar Ocean Project a entrepris une expédition d'un an dans l'archipel de Mergui pour obtenir plus d’informations sur les engins de pêche abandonnés, perdus ou rejetés (ALDFG), et se rendre compte de l'ampleur du problème.
Le retrait de 1,821 kg d’engins de pêche fantôme, la surveillance et le nettoyage de 89 sites de plongée, la formation de 25 guides de plongées et de snorkeling ou encore l’engagement de 250 personnes : telles sont les réalisations de l’organisation à ce jour. Thanda Ko Gyi travaille actuellement sur son rapport axé sur les données d’engin de pêche fantôme pour un projet de la banque mondiale sur la pollution plastique en Birmanie. |
Ces nombreux projets de conservation marine travaillent ensemble vers la protection de la biodiversité et du fabuleux environnement marin de l’archipel de Mergui.
Nous espérons que la Birmanie continuera ses efforts de préservation de l’environnement afin de protéger et de préserver le vrai trésor qu’est l’archipel de Mergui pour le pays.
La création d’un parc national marin, comme aux Maldives, à Raja Ampat ou le récif de Tubbataha aux Philippines, serait un énorme atout pour ce pays qui constitue une véritable destination touristique et un paradis pour les plongeurs.
Ceci vous a-t-il donné l'envie de découvrir ce trésor naturel hors des sentiers battus?
Nous espérons que la Birmanie continuera ses efforts de préservation de l’environnement afin de protéger et de préserver le vrai trésor qu’est l’archipel de Mergui pour le pays.
La création d’un parc national marin, comme aux Maldives, à Raja Ampat ou le récif de Tubbataha aux Philippines, serait un énorme atout pour ce pays qui constitue une véritable destination touristique et un paradis pour les plongeurs.
Ceci vous a-t-il donné l'envie de découvrir ce trésor naturel hors des sentiers battus?